PHOTOS & PASSIONS

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Autobiographie (Adolescence)

 

 

C'est donc en 1945, j'avais sept ans, que toute ma famille s'est retrouvée dans la région Toulousaine. Ma grand-mère, mes tantes et mes cousins vivaient à Blagnac où ils avaient trouvé à se loger dans des conditions très difficiles. Quant à nous, nous habitions au quartier des Sept Deniers à Toulouse. Nous avions eu de la chance car mon père (comme je vous l'ai indiqué dans le précédent article, il n'était pas mon père biologique mais il a toujours rempli son rôle de papa) avait réussi à trouver une petite maison individuelle, avec un beau jardin potager; le paradis !

Deux ans plus tard le propriétaire récupéra sa maison mais il nous relogea dans l' appartement qu'il venait de quitter. Là aussi il y avait un jardin potager et nous ne pouvions nous plaindre

Très vite je fus scolarisé à l'école des Amidonniers où j'allais obtenir avec grande fierté le "Certificat d'Études Primaires" en juin 1951. De cette école je garde un souvenir très respectueux de tous mes maîtres. C'est surtout grâce à eux que j'allais par la suite réussir ma carrière professionnelle.

 

 

       (premier rang, au milieu avec livre levé)

 

En ce qui concerne mes études, je n'étais pas un mauvais élève, d'autant plus que j'étais aiguillonné par mes grands cousins et surtout par ma tante Rosa. Elle me disait souvent "parce que tu es espagnol, exilé dans ce pays, tu dois toujours démontrer que tu es aussi digne que tes camarades, tu dois même essayer d'être le meilleur"

Je n'ai pas réussi à être le meilleur, loin de là, mais j'ai su tirer mon épingle du jeu.

A part ça je faisais aussi des bêtises comme la plupart des adolescents. Qui n'a pas sonné aux portes? qui n'a pas volé un bonbon à la boulangère du coin? Mais il fallait faire attention car à la maison ma mère était assez sévère et les calottes tombaient facilement (c'était l'éducation de l'époque!)

D'autre part j'allais très vite me passionner pour le rugby. Il faut dire que de chez moi au stade Ernest Wallon il n'y avait qu'un pas et en longeant le canal latéral,  mes copains et moi avions remarqué un passage qui nous permettait d'accéder au terrain, soit pour voir les entrainements, soit pour suivre les matchs de championnat.

 J'aimais bien le football aussi, mais beaucoup moins. C'était écrit, pour moi un ballon devait être forcément ovale!

Un autre sport, pour lequel j'avais beaucoup d'intérêt c'était le cyclisme. Ah! le Tour de France, que ne faisions nous pour le suivre. Bien sûr il n'y avait pas la télé, tout juste la "TSF" pour écouter les résultats. Souvent avec les copains, nous nous précipitions chez un marchand-réparateur de cycles qui se trouvait près des Ponts Jumeaux et qui affichait tous les jours les classements de l'étape.

A l'époque, les enfants d'origine étrangère avaient peu de possibilités d'accéder aux études supérieures et c'est pourquoi je suis allé apprendre le métier d'ajusteur-outilleur dans le collège d'apprentissage "Antoine de Saint-Exupéry ". situé à Saint Martin du Touch, prés de Toulouse. (celui-ci n'existe plus de nos jours)

 

 

Ce choix allait s'avérer être la bonne orientation car bien plus tard au cours de ma vie professionnelle j'allais démontrer un certain savoir faire en conception mécanique au point de devenir responsable du service d'automatismes de La société qui m'a employé pendant  plus de 29 ans.Toujours est-il que que j'allais obtenir mon CAP avec mention, assez facilement.

 

A la maison,  je ne peux pas dire que j'ai souffert de la faim, bien au contraire, car ma mère savait cuisiner de bons petits plats avec peu de choses. Aujourd'hui, mes petits-enfants rigolent beaucoup lorsque je leur explique qu'avec un poulet, ma maman faisait trois repas pour la famille (nous étions quatre!) Avec les pattes, qu'elle pelait après les avoir flambées, le cou, le croupion, un poireau , quelques pommes de terre et une carotte du jardin, elle faisait le bouillon de la soupe au pain. Le lendemain, avec les ailes le gésier et la carcasse coupée en morceaux, elle réalisait un genre de "risotto". Filets et cuisses accompagnés d'une portion de frites, étaient réservés pour le dimanche. Le beurre était rare, l'huile un peu trop chère alors elle utilisait de la graisse chevaline comme matière grasse. Elle coupait le "suif" en petits dés qu'elle faisait fondre à la poêle pour récupérer la graisse et les "fritons" qui restaient, étaient un vrai régal.

 

En ce qui concerne les loisirs, à cette époque il n'y avait pas le choix actuel. C'est d'ailleurs pourquoi le sport prenait une grande place. Il y avait bien un cinéma, mais encore fallait-il avoir l'argent nécessaire pour acheter le ticket d'entrée. De temps en temps, j'accompagnais deux amis aux séances de projection de films, offertes par le curé des Sept-Deniers aux enfants du catéchisme. Ce brave homme savait bien que je ne faisais pas partie de ceux-là mais il m'a toujours accepté sans faire la moindre remarque. Il se nommait l'abbé Julien NAUDIN, ancien résistant, déporté à Dachau.(Décoré de la Légion d'Honneur, Croix de guerre 39-45, médaille de la Résistance)

 

Je me souviens de n'être parti que deux fois en vacances. La première fois ce fut grâce à un organisme humanitaire qui m'envoya en "colonie de vacances" à Hendaye. J'avais 11 ans. Je n'en garde pas un souvenir impérissable, sauf peut-être que c'est là, que pour la première fois, j'ai exprimé avec force un esprit de révolte contre les injustices. On voulait nous obliger à prendre la douche avec les filles, ce qui provoqua la rébellion des pudiques garçons que nous étions.

Nous avons gagné !

La deuxième fois c'est avec mes cousins que je suis parti camper à la montagne, à Payolle, petit village situé sur les rampes du Col d'Aspin dans les Pyrénées. Une vieille tente militaire, sans tapis de sol et des fougères en guise de matelas; le grand luxe! Pourtant que cet épisode fut agréable. Ballades en montagne, cueillette de girolles et veillées autour du feu de bois.......inoubliable!

 

Photo prise à Payolle

 

Les années passant, l'ambiance familiale me convenant de moins en moins, les premières idées d'indépendance se sont ancrées dans mon esprit dés 1956. C'est donc de façon préméditée que j'ai quitté la maison maternelle l'année suivante. A partir de là, c'est ma vie d'homme qui commençait.........

 

 

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10/03/2006
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